Le boycott à la française
La Coupe du monde de foot 2022 au Qatar vient de commencer, et de nombreuses personnalités publiques ont fait savoir qu’elles boycotteraient cette dernière. Les Français aussi semblent déterminés à boycotter cette Coupe du monde, notamment à cause des conditions de travail des ouvriers, mais également à cause de l’impact environnemental, à l’heure où il leur est demandé de faire des efforts énergétiques et de limiter leur empreinte carbone.
Au moment où notre enquête a été réalisée, soit 1 mois avant le début de la Coupe du monde, plus de la moitié des Français déclaraient qu’ils ne regarderaient pas la Coupe du monde (55.3%). Notons tout de même que plus d’1 français sur 5 (21.7%) déclare qu’il regardera peut-être un ou des matchs de la Coupe du monde.
On observe de fortes différences entre les hommes et les femmes. En effet, ils sont significativement plus nombreux chez les hommes à déclarer qu’ils regarderont un ou des matchs du mondial, à hauteur de 35.9%, contre seulement 11.4% des femmes. À l’inverse, les femmes sont significativement plus nombreuses à déclarer qu’elles ne regarderont pas le mondial, soit plus des 2/3 d’entre elles. L’intérêt des hommes pour le foot explique en grande partie cet écart.
Concernant les tranches d’âges, il est intéressant de noter que malgré la prépondérance des jeunes de 25-34 ans à s’engager pour les causes environnementales, ils sont pourtant les plus nombreux à déclarer qu’ils regarderont la Coupe du monde (32.7%). À l’inverse, les 65+ ans sont ceux qui déclarent le plus ne pas regarder un ou des matchs du Mondial.
Lorsque l’on s’intéresse aux CSP, les indépendants et cadres supérieurs seront les plus nombreux à regarder les matchs (34.9% d’entre eux). Ils représentent également le groupe qui enregistre le moins d’indécis, avec seulement 15.4% déclarant qu’ils regarderont peut-être un ou des matchs.
Plus surprenant encore, en fonction des tailles d’agglomérations, seulement 14% des habitants des villes de 2 000 et moins regarderont un match, contre près de 64% qui ne regarderont pas un seul match. À l’opposé, ce sont les habitants des villes de 100 000 et plus qui regarderont le plus les matchs avec 26.8%, contre seulement 52.2% qui ne les regarderont pas.
Plus d’1/4 des Français prévoient de boycotter la Coupe du monde (27.6%). On observe des fortes disparités en fonction des profils. En effet, les hommes sont significativement plus nombreux à boycotter la Coupe du monde à 43.2% contre seulement 31.2% des femmes. De même, 1 indépendant/Cadre sup sur 2 prévoit de boycotter contre moins d’1 ouvrier sur 4.
Voici ce qui en ressort lorsque l’on s’intéresse aux raisons de ces choix.
La première raison de ne pas regarder la Coupe du monde de foot, est tout simplement le manque d’intérêt pour le foot pour 57.6% des, dont 2/3 de ces répondants sont des femmes. Notons également qu’on observe une corrélation entre l’âge et l’intérêt pour le foot, plus le répondant est âgé, plus il est susceptible de ne pas regarder la Coupe du monde par manque d’intérêt pour le foot. Il existe aussi un désintérêt significatif dans les villes de 2 000 à 100 000 habitants pour le foot, pour 64.5% des répondants de ces villes.
La deuxième raison invoquée par 31.2% des répondants est le boycott de l’événement car il se déroule au Qatar, ils sont d’ailleurs significativement plus nombreux chez les hommes, avec 36.3% à invoquer cette raison, contre 27.9% chez les femmes. Les cadres sup/ indépendants sont eux aussi significativement plus nombreux, à hauteur de 47.5%, soit près de la moitié d’entre eux, à l’inverse, seulement 19.3% des ouvriers choisissent cette raison.
Il est intéressant de noter que pour 16% des répondants, le choix n’était pas encore fait à 1 mois de l’événement et ceci indifféremment du sexe, de l’âge et de la profession. Néanmoins, il existe une légère différence significative pour les régions Est et Centre, qui respectivement enregistrent seulement 9.1% et 7.3% d’indécis.
Enfin, 8.7% des répondants déclarent boycotter « naturellement » le mondial de foot, peu importe le lieu, ils sont d’ailleurs 15.9% chez les 18-24 ans contre moins de 5.8% chez les 65 et +.
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D’après une enquête réalisée par Efficience3 auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes, entre le 1er et le 15 Octobre 2022.
Pour plus d’informations : contact@efficience3.com